Voici un peu plus de deux ans que je passe mon comportement alimentaire à la loupe. Je suis devenue plus attentive aux signaux que mon corps m’envoie, et j’écoute davantage mes émotions. J’ai donc observé un certain nombre de choses sur mon comportement, notamment sur ce qui provoque mes compulsions alimentaires.
Aujourd’hui, j’en fais un bilan pour te partager mon expérience personnelle. Ne vois pas cet article comme une vérité absolue (nous sommes tous différents). J’espère plutôt que celui-ci te donnera des pistes de réflexion pour te permettre d’avancer sur chemin de réconciliation alimentaire et de perte de poids saine.
Les compulsions alimentaires sucrées
J’ai déjà écrit un premier article sur les pulsions sucrées. Ici, je ne vais donc pas m’étendre sur le sujet de ce qui a déjà été dit là bas. Je t’invite à le relire si besoin.
Au fil des mois, j’ai pu comprendre que mes pulsions de sucre avaient 2 causes : une cause liée à une alimentation non appropriée et une cause davantage émotionnelle.
Mes pulsions sucrées provoquées par l’alimentation
- Sauter le petit déjeuner, j’en parle d’en l’article sur les pulsions, je t’invite à le lire pour davantage d’informations
- Ne pas manger assez de protéines (d’origine animale ou végétale) pendant plusieurs jours : la carence comme l’excès de protéines sont tous deux très mauvais pour la santé. En général on conseille 0.8g de protéines par kilos. Attention, 1g de protéines n’est pas l’équivalent de 1g de viande ou de poisson, loin de là. La teneur moyenne de la viande est de 20g de protéines pour 100g de viande.
- Manger trop de nourriture industrielle qui me faisait consommer plus de sucres (cachés) et donc entraînait une accoutumance pendant plusieurs jours par la suite, avec un besoin d’assouvir (tout est expliqué en détail dans mon article dédié à l’addiction au sucre)
Mes compulsions sucrées d’origine émotionnelle
Je n’ai pas encore mis le doigt sur la totalité des causes psycho émotionnelles qui alimentent mon besoin de sucré. Ce que je peux dire à l’heure actuelle :
- Si je n’assouvis pas mon besoin émotionnel avec mon fantasme alimentaire (par exemple un besoin de chantilly que je vais pour x ou y raisons remplacer par du fromage blanc), je vais en consommer beaucoup plus lorsque je vais craquer
- Plus je lutte et plus j’attends pour assouvir mon besoin, et plus il me faudra consommer en plus grande quantité.
- Si je mange vite, sans prendre le temps de « goûter » à mon aliment, la aussi, je vais avoir besoin d’en manger davantage que si je l’avais dégusté (pratiquer la pleine conscience m’a bien aidé ici).
- Si je me pose au calme et que je deviens à l’écoute de ce que je ressens, que j’exprime (par écrit) mes émotions avec des mots ou avec des dessins, je ressens moins le besoin de compenser par la nourriture. Celui-ci est moins fort, ou, parfois, il disparaît totalement.
Mes folles envies de fromage
Je suis une véritable addict de fromage, surtout si celui-ci sent très fort et à beaucoup de goût. Un fromage qui ne parfume pas tout le frigo ainsi que la cuisine quand on ouvre la porte de celui-ci, ce n’est pas du fromage 😉
J’ai constaté que ma surconsommation de fromage venait de 2 erreurs alimentaires.
Manger du fromage par réflexe et non par un choix actif
En cuisinant davantage maison, j’ai constaté que je mettais du fromage un peu partout. La cause ? De nombreuses recettes en contiennent. Or, je classe le fromage dans les aliments plaisir, car ils apportent peu de bons nutriments par rapport au nombre de calories. Sauf qu’en réalité, je profite peu (voir pas du tout) du fromage lorsque je le cuisine.
En effet, j’ai vite réalisé que dans la très grande majorité des cas, je n’avais aucun plaisir à consommer du fromage dans les plats. Je ne le sentais pratiquement pas et que cela en dénaturait le plus souvent le gout. Alors que ce que j’aime dans le fromage, c’est le caractère, un gout puissant.
Un beau morceau de fromage bien goûteux sur une tranche de pain aux céréales ou aux noix je fais totalement craquer, j’en suis addict. Ça, c’est 120% plaisir pour moi. Sur une pizza, miam, ce n’est pas mauvais du tout…80% de plaisir.
En gratin, dans des omelettes, galettes, ou dans les soupes….Mouarf…10 à 20% de plaisir et encore.
Or, cela représentait plus d’un tiers de la quantité de fromage que je mangeai. Hop hop hop, ça dégage !
J’ai fait évoluer mes recettes. J’ai remplacé la légère saveur apportée par le fromage par des herbes et des épices et voilà ! 30 à 40% de fromage consommé en moins, aucun plaisir perdu ni sensation de privations, et plus aucune culpabilité à consommer un beau morceau de fromage quand l’envie se présente !
Déséquilibre alimentaire et pulsions fromagères
Ma deuxième erreur alimentaire vient directement d’un déséquilibre nutritionnel. En effet, j’ai remarqué que lorsque je consommai peu d’oméga 3, j’avais des compulsions de fromage assez fréquentes (en plus d’avoir la peau du visage qui pèle).
Par contre, lorsque je fais attention à avoir un bon ratio d’oméga 3/oméga 6, ma peau redevenait plus belle et je subis moins ces compulsions fromagères. À nouveau, je précise ici qu’il s’agit de mes observations personnelles et non d’une vérité absolue.
Je me suis penchée sur ma consommation d’oméga 3 grâce au livre Les erreurs qui vont empêchent de maigrir. L’auteur explique d’un mauvais ratio d’oméga 3/oméga 6 peut favoriser la prise de poids et l’inflammation. Aujourd’hui, notre consommation beaucoup trop d’oméga 6 et trop peu d’oméga 3.
Pour corriger cela, il est possible de réduire sa consommation d’oméga 6 (l’huile de tournesol, d’arachide, la margarine, le beurre, la viande, le fromage…) et d’augmenter sa consommation d’oméga 3 dans son alimentation (poissons gras comme le maquereau, le saumon, le hareng, la sardine ainsi que l’huile de lin, les graines de chia, les noix et l’huile de noix) ou en prenant des compléments alimentaires.
Personnellement, je m’arrange pour cuisiner le plus possible sans beurre. J’ai réduit ma consommation de viande pour favoriser un peu plus les protéines végétales. Pour les salades, j’utilise désormais de l’huile de lin ou de l’huile de noix. Je consomme également régulièrement des graines de Chia.
Mes envies de « gras » et de fritures, un mystère qui perdure
Comment gérer mes compulsions alimentaires de choses frites reste encore une inconnue pour moi. Je raffole des fritures en tout genre : beignets, frites, nems…
J’ai grandi avec une éducation « zéro friture ». Celle-ci était totalement diabolisée et donc bannie. Du coup, je pense que mes compulsions sont en lien direct avec mon éducation. Mais pour l’instant je n’arrive pas à mettre le doigt dessus (et peut-être qu’inconsciemment je n’ai pas encore totalement envie non plus).
Je mettrai donc cette partie de l’article à jour en temps et en heure…plus tard !
Toutefois, si tu as réussi à avancer dans ton rapport aux compulsions de choses « grasses », partage ton déclic en commentaire, je suis sure que cela pourra aider pas mal de lecteurs (et peut-être même moi).
Réduire ses compulsions alimentaires
Quelles questions se poser pour avancer ?
Lorsque l’on souffre de compulsions alimentaires depuis longtemps, elles font presque partie des meubles. Il est difficile de prendre du recul, de savoir par où et comment avancer. La tenue d’un journal alimentaire peut largement contribuer à y voir clair, mais cela ne fait pas tout. Il est important de faire un point global sur sa façon de s’alimenter.
- Y a-t-il des carences ?
- Des comportements qui ne sont pas adaptés à mon corps ?
- Si j’ai des périodes où je me sens mieux et où je traverse moins de compulsions, je regarde la composition de mes assiettes. Est-ce que je mangeai plus varié ? Plus de quelque chose ? Moins d’autre chose ?
À l’heure actuelle où « manger équilibré » fait débat (allergies alimentaires, intolérances, modes et tendances, etc) il est important d’écouter comment notre corps réagit lorsque nous mangeons tel ou tel groupe d’aliments.
- Est-ce que je le digère facilement ? En quelle quantité ?
- Plutôt le matin ou plutôt le soir ? Ou pas du tout ?
- Est-ce que je me sens lourd ? Rassasié ? Mieux dans mon corps ?
J’essaie de déterminer ce qu’‘alimentation équilibrée’ signifie réellement pour mon corps ET pour ma tête, même si ça prend du temps.
Bilan de mon expérience personnelle sur mes compulsions alimentaires
Si je voulais résumer en quelques lignes ce qui m’a permis de réduire mes compulsions alimentaires, je dirais que mieux connaitre les besoins nutritionnels de mon corps permet d’éviter les compulsions alimentaires dues à des erreurs ou des carences. Et j’ai l’intime conviction que celles-ci sont beaucoup plus nombreuses qu’on le croit !
Je peux réduire mes compulsions alimentaires émotionnelles en :
- écoutant mon besoin alimentaire, ma compulsion
- en écoutant les émotions présentes avant de répondre par la nourriture
- en arrêtant de lutter contre ma compulsion et en acceptant d’y répondre
- en savourant et en le mangeant lentement, en pleine conscience
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