Pourquoi je ne maigris pas ? Lorsque l’inconscient bloque la perte de poids

perdre du poids avec les neurosciencesNous avons tous été confrontés à une période où, malgré des efforts alimentaires, ou voir carrément un régime, notre corps se refuse à maigrir. Notre poids stagne sur la balance de manière irrationnelle, sans raison apparente, et rien n’y fait. Nous n’arrivons plus à maigrir et cela peut tourner à l’obsession : « pourquoi je ne maigris pas ? » tourne en boucle dans notre tête à longtemps de temps. Aujourd’hui, je vais faire le point sur un des (nombreux) blocages inconscients qui bloque la perte de poids : la peur de quitter cette silhouette que l’on connaît si bien et qui nous définit. Et surtout, comment amorcer le changement et débloquer la situation.

Maigrir, c’est accepter de se créer une nouvelle image ; une image différente de ce que les autres ont longtemps vu de nous et qui a fini par nous définir malgré nous.

Je me suis fait traiter de « grosse vache » pendant des années, y compris lorsque je pesais 55 kg pour 1m60. À l’époque, j’avais déjà un peu de ventre et une forte poitrine. J’étais ado, je complexai sur mon apparence, alors je me suis mise à y croire. Lorsque j’ai pris plus de 35 kg à cause d’un problème de santé et que j’ai réentendu cette insulte, je n’ai pas fait qu’y croire. Je m’y suis identifiée.

ne pas accepter son image est un blocage a la perte de poids, pourquoi je ne maigris pasMon cas est loin d’être un cas isolé. Se faire traiter de « grosse vache » (ou de n’importe quoi d’autre) de façon répétée déteint peu à peu en nous et porte atteinte à notre estime personnelle. Peu à peu, au fil des répétitions, nous commençons à nous définir en partie à travers ce filtre, cette étiquette qui nous colle à la peau et que nous n’avons pas choisi. Pourtant, rabâchage oblige, nous finissons par y adhérer peu à peu avec souffrance. Et désormais, à chaque fois que nous nous regarderons dans un miroir, que nous apercevrons notre reflet, nous ne nous regarderons plus objectivement. Non ! À partir de maintenant, nous ne verrons que notre étiquette, avec honte. Et nous nous jugerons sur nos rondeurs et sur cette silhouette qui ne nous convient plus, que nous n’acceptons plus et qui nous déchire.

Nous décidons de maigrir. Nous entamons une série de mesures plus ou moins pertinentes, et nous commençons à perdre du poids. Nous changeons. Notre entourage s’en aperçoit, puis nous nous en apercevons à notre tour. Nous sommes fiers, et soulagés (dans un premier temps). Mais nous ne sommes pas pleinement satisfaits. Puis, après quelque temps, la machine corporelle s’emballe dans le sens inverse. Nous reprenons du poids, malgré nous. La guerre ouverte est déclarée : une guerre sans pitié contre les kilos superflus, contre notre corps et l’image qu’il véhicule…

Pourtant, malgré ce conflit ouvert, nous oublions un autre combat essentiel qui se vit en silence dans les profondeurs de notre inconscient. Ce combat, c’est le refus de céder, d’abandonner un critère qui était devenu malgré nous une part intégrale de notre identité sociale.

« Nous sommes nombreux à nous laisser handicaper moralement et à nous rendre nous-même victimes d’idées reçues. » Dr Wayne W. Dyer

Pourquoi je ne maigris pas ?? Maigrir, c’est accepter de perdre cette étiquette. C’est renoncer à un critère auquel nous avions inconsciemment choisi d’adhérer pour nous définir. Maigrir, arriver à faire le deuil !

Pourquoi est-ce si difficile de tourner une page qui nous fait autant souffrir ?

Parce que nous avons « un repère » qui nous permet de nous décrire, un repère auquel se rattacher pour se définir aux autres des autres, et donc, exister !

Maigrir, c’est lâcher prise, abandonner cette étiquette qui définissait notre image et à laquelle nous avons donné du crédit à chaque fois que nous nous le répétions au fond de nous. Maigrir, c’est accepter de ne plus exister de la sorte. Et maigrir, c’est également accepter d’adhérer à une nouvelle étiquette que l’on finira tôt ou tard par nous attribuer.

blocages inconscients a la perte de poids, lorsque l'on ne maigris pas
Pourquoi je ne maigris pas – lorsque notre inconscient bloque la perte de poids

Cette perte de repère, ce changement terrifie et nous n’en avons pas toujours forcement conscience. Est-ce qu’en abandonnant ce critère, cette étiquette que j’ai validé pendant des années, je me perds moi ? Est-ce qu’avec je perds mes valeurs, mon identifié, mon être ?

Bien sûr, il y a la réponse cartésienne, celle qui dit non. L’apparence n’est pas ce qui me définit en tant qu’individu, ce n’est pas « qui je suis ». Il s’agit seulement et uniquement d’un des multiples fragments qui participent à me définir.

Et puis il y a le cri émotionnel, propre au parcours et au ressenti de chacun. Cette réponse du cœur est-elle empreinte de peur ? D’angoisse ? Alors, il y existe un blocage qui se manifestera au cours du processus de la perte de poids. « Si je m’identifie trop fortement à l’étiquette négative liée à mon surpoids, je ne pourrais pas descendre et me stabiliser en dessous du seuil inconscient qui colle à cette définition que je m’en fais. »

Tu seras peut-être également intéressé par mon article :  4 blocages psychologiques qui peuvent t'empêcher de maigrir

Ma petite histoire d’étiquettes, la raison de mon « pourquoi je ne maigris pas »

mincir sans régime en changeant les habitudes alimentairesC’est exactement ce que je traverse depuis quelques mois. J’ai perdu 13 kg, et, dans le miroir, j’ai commencé à me trouver belle. C’est là que mon inconscient a dit STOP ! Tu ne peux pas continuer à maigrir comme ça ! Ce que tu penses de ta silhouette n’est pas en accord avec toutes les étiquettes que j’ai un stock. Et du stock, j’en ai ma petite dame. Des cartons entiers de « grosse vache » et d’autres insanités. Je ne vais pas tout bazarder comme ça. Hop, hop, hop, on se dépêche de reprendre du poids la ma petite dame, sinon ça va être une véritable guérilla d’étiquettes.

Alors, que s’est-il passé ?

J’aurais pu avoir 3 comportements :

  • m’obstiner à maigrir coûte que coûte et retomber dans le cercle vicieux des régimes et de la privation
  • abandonner et me dire que je resterai grosse toute ma vie
  • continuer d’écouter mon corps, ses besoins, ses envies, me faire plaisir, manger sain ET gourmand, et m’atteler au véritable problème : mes étiquettes, celles qui vont à l’encontre de mon objectif poids et santé

Si tu es un habitué de mon blog, tu commences à connaître ma philosophie. Et si tu as lu cet article jusque là, je pense que tu as trouvé quelle option j’ai choisi au final.

  • Mon corps a ses raisons que la raison ignore

comment arreter de manger sans faimIl y a quelques mois, j’ai constaté que plus je me voyais m’affiner dans le miroir, et plus mon comportement alimentaire changeait. J’avais davantage faim aux repas, des petites envies sucrées un peu plus fréquentes …. Bien sûr, comme ma perte de poids était progressive et douce, ces changements ont également pris place en douceur. Et comme je venais de sortir d’une très grosse période de stress, je n’y ai pas prêté attention de suite. Mais quand celle-ci s’est calmée et que ma perte de poids a commencé à stagner, je me suis dit, « c’est autre chose, il y a un problème plus profond que je ne saisis pas ».

J’ai donc décidé de continuer ma démarche, de manger à ma faim, de me faire plaisir, de pratiquer la pleine conscience et d’arrêter temporairement mon suivi poids/mensurations. La raison est simple : en me focalisant sur ses chiffres, j’avais peur de retomber dans le cercle des privations pour maigrir à tout prix. Il ne s’agit pas pour autant d’adopter la politique de l’autruche.

Ma perte de poids stagne. Mais je comprends qu’elle s’est arrêtée pour de bonnes raisons (selon le point de vue de mon inconscient tout au moins, il veut que j’arrête de foutre le bordel dans ses petites étiquettes).

Au lieu de redéclencher une guerre nucléaire avec mon corps, de ruiner tous mes efforts de pacification dans mon rapport à la nourriture qui ont déjà porté leurs fruits (compulsions de moins en moins fréquentes, le plaisir de manger de tout, la plus belle perte de poids de ma vie), j’ai décidé d’agir autrement. J’ai décidé de faire le tri de mes petites étiquettes, le grand ménage, pour résoudre le cœur du problème.

 

Changer d’étiquette pour quoi ? Comment se situer dans cette transition où nous ne sommes plus « gros » mais pas encore « mince » ?

Comme je le mentionnai plus haut, l’abandon d’une étiquette qui nous qualifie est terrifiant. Nous pouvons avoir la sensation de perdre une partie de nous. Se libérer de cette peur du changement, c’est avoir le choix de remplacer l’ancien par une nouvelle étiquette à laquelle nous adhérons totalement, y compris émotionnellement. D’ailleurs, cette nouvelle étiquette peut ne pas correspondre au point d’arrivée, à l’image que nous aimerions un jour atteindre. Nous ne passons pas d’un seul coup de « gros » à « mince ». Il existe toute une zone de transition où nous nous voyons nous affiner, où nous quittons notre zone de surpoids maximum et où nous allons vers la minceur. Nous allons vers la minceur, nous ne l’avons donc pas encore atteinte. Cette zone de flou est perturbante dans le petit monde des étiquettes où tout a un nom et où tout rentre dans une case bien précise. Tu imagines le souk administratif que nous sommes en train de mettre dans notre bureau mental qui s’appelle « inconscient » ?

pourquoi je ne maigris pas

Dans le processus de perte de poids, le corps et le mental évoluent peu à peu, souvent à des rythmes différents. Pourtant, pour réussir une perte de poids suivie d’une stabilisation sur le long terme, inconscient et silhouette doivent se transformer main dans la main pour s’entendre et s’ajuster.

Les raisons qui freinent ou bloquent la perte de poids sont nombreuses. Ainsi il n’existe pas une seule et unique réponse à la question « Pourquoi je ne maigris pas ? »

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lorsque les emotions declenchent des envies de sucres

Comment savoir si je ne maigris pas à cause d’un souci d’étiquettes ?

Voici quelques situations qui peuvent te mettre la puce à l’oreille :

  • Tu n’arrives pas à descendre et à rester en dessous d’un certain poids. Tu montes sur la balance et tu vois avec joie que tu es descendu sous les xx kg… et dans les jours qui suivent, tu as des compulsions alimentaires ou des envies de grignotages, « d’écarts » qui pointent leur bout de leur nez sans véritable raison apparente. La situation boucle et se représente à chaque fois que tu descends sous ce poids symbolique.
  • Quand tu te regardes dans le miroir, tu commences à voir une réelle différence. Tu t’es affiné, c’est indéniable. Tu es content et tu commences à avoir des émotions et remarques positives à propos de ton corps et de ton apparence. Pourtant, tu t’aperçois que sous la joie tu te sens un peu angoissé, nerveux. Une petite anxiété apparaît et s’installe à chaque fois ou presque que tu t’observes longuement dans un miroir.
  • Tu remarques que le regard des autres a changé et cela te perturbe. Peut-être que les insultes et les remarques désobligeantes ont fortement diminué et pourtant les compliments n’arrivent pas encore. Ce « vide », cette absence d’attention est étrange à gérer. Des angoisses plus profondes peuvent apparaître : celle de devenir invisible, de ne plus exister, de perdre sa place, de ne pas être reconnu, etc.
  • Ta routine d’avant a changé. Tu as perdu de nombreux kilos et tu peux faire des choses qui avant étaient compliquées. De même, certaines habitudes créées à cause du surpoids n’ont plus lieu d’être. Tu as du mal à t’y habituer, c’est déstabilisant.

Comment faire pour recommencer à maigrir ? Comment résoudre ce problème d’étiquettes ?

comment maigrir sans régimeS’il existait une réponse toute faite qui fonctionne à tous les coups, les choses s’étaient plus simples. Cela va s’en dire. Nous sommes tous différents : notre histoire, nos étiquettes, notre perception des choses sont uniques et nous appartiennent à nous seuls. La réponse à cette problématique le sera tout autant.

Je te propose toutefois d‘explorer ces quelques pistes pour aider ton inconscient à faire le ménage dans ses étiquettes :

  • Qu’elles sont les étiquettes qu’ils m’ont construites ? Les remarques que j’ai souvent entendu sur mon apparence ?
  • Pourquoi leur ai-je donné raison ? Du crédit ?
  • Qu’elles sont les aspects positifs qui peuvent être associés à ces images ? (Ça, c’est l’étape la plus dure. Après des années de stigmatisation, il peut paraître inconcevable que du positif existe. Pourtant, crois-moi, si ton inconscient s’y accroche c’est qu’il en a identifié et qu’ il ne veut pas le lâcher)
  • Comment puis-je ré intégrer/conserver ces aspects positifs dans ma vie sans passer par ces étiquettes ? Ou au contraire, je ne me retrouve plus dans ces critères et je décide de les abandonner. Dans ce cas, suis je prêt à tourner cette page de ma vie ?

Revenons à une étiquette que j’ai souvent entendu : « grosse vache ». J’ai déjà expliqué plus haut pourquoi mon moi d’ado complexée y a adhéré. Je vais donc directement chercher le positif dissimulé et auquel mon inconscient se raccroche. En positif, l’image de la vache est un animal « soutien », qui nourrit ses proches, avec un côté maternel très fort. Par contre, l’expression de « vache à lait » est également associée à une personne que l’on exploite un peu trop son insu.

Être un soutien pour mes proches est une valeur importante pour moi. C’est cela le positif auquel mon inconscient de raccroche. Si j’arrête d’être « une vache » qui nourrit les autres, je prends le risque de ne plus être en accord avec moi-même, ne moins m’ aimé ou de moins me sentir aimé. Est-ce que j’accepte cela ? Est-ce que je me sens prête pour ça ? Où dois-je choisir une étiquette qui véhicule cette valeur tout en étant dénuée du sens primaire lié au surpoids ?

En répondant honnêtement à ces questions, je m’offre l’opportunité de me libérer étiquettes qui m’enferment.

J’espère que cet exemple t’aura permis d’y voir plus clair. À ton tour maintenant de faire le tri parmi tes étiquettes inconscientes et à jeter celles qui n’ont plus lieu d’être pour avancer plus librement.

6 thoughts on “Pourquoi je ne maigris pas ? Lorsque l’inconscient bloque la perte de poids

  1. transfophysique says:

    Merci pour cet article,

    le coté psychologique est très important dans la perte de poids. Une solution peut être de maigrir par palier. Faire une période de perte de poids puis faire une période de maintient pour valider et s’habituer à ce nouveau poids. Puis on reprend une phase de perte de poids.

  2. zeimet says:

    merci pour tes articles ils sont très interessant je les lis avec motivation, par contre je n’arrive pas à telecharger ton livre peut tu m’aider cela me ferait plaisiir merci dans tes articles je me reconnais mais je n’est pas le déclic merci Aby

    • Aby says:

      Bonjour,
      J’ai bien reçu ton message et je t’en remercie. Je t’envoie un mail dans la foulée avec le livret 🙂

  3. Mimi says:

    Je recherchais des articles sur les blocages psychologiques liés à la perte de poids et je suis tombée sur votre article… Je suis bluffée car je me retrouve totalement dans le système du blocage. 4 ans que j’essaie de perdre du poids et que je bloque à un poids bien précis… Des que je m’y approche, je retrouve des compulsions de grignotage et regrossis… Je m’en suis rendu compte il y a peu… Je n’arrive pas à savoir d’où vient le blocage car il y a plusieurs pistes à explorer mais j’ai l’impression que ça serait trop dur de le faire seule… Que conseillez vous ?
    Merci pour cet article on se sent moins seule 🙂

    • Aby says:

      Bonjour Mimi et merci pour votre commentaire.
      Si vous sentez des compulsions refaire surface à chaque fois que vous travaillez un point précis, félicitation, vous avez fait une prise de conscience importante. Déjà, il est essentiel de ne pas vous malmener. On ne se libère pas d’un blocage par la force.
      Vous évoquez deux problématiques :
      La première, et vous avez raison, il n’y a rarement qu’ une seule origine à nos blocages. Le mieux est de ne pas s’éparpiller. Explorer les pistes qui s’offrent à vous l’une après l’autre. Avec du temps et de la patience, vous lèverez des blocages.
      La deuxième, c’est que vous ne vous sentez pas de le faire seule. Ça aussi, c’est tout à fait légitime. Parfois, on ne sait pas par où commencer ou on doute tout simplement de soi. Dans ce cas, n’hésitez pas à faire un petit tour dans la rubrique lectures saines du blog. J’y partage les lectures qui m’ont vraiment plu et qui peuvent vous épauler dans votre démarche. Et si jamais vous ressentez une très forte angoisse à l’idée de travailler sur vos blocages seule, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un thérapeute. Celui-ci pourra vous aider à déverrouiller un blocage très profond.

      • Mimi says:

        Bonjour,
        merci pour votre réponse 🙂 J’ai acheté le Kindle du livre que vous conseillez dans l’article, « perte de poids, le déclic émotionnel » du Dr Pascale Faure-Vincent et ça m’aide à prendre conscience de certains blocages. Même si j’en suis qu’au début et que le chemin risque d’être long, rien que le fait de vouloir me pencher sur ces blocages ont fait cesser mes compulsions, mon inconscient doit être content que je veuille agir 😉
        Je pense faire appel à un thérapeute pour m’aider lorsque le confinement sera terminé.
        Je vous souhaite une très belle journée et une très belle continuation et peut-être à bientôt sur votre blog.

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