Comment j’ai stoppé ma faim émotionnelle

La petite histoire à l’origine de ma faim émotionnelle

Il y a un peu plus de deux semaines, j’ai accompagné une amie à une sortie « rencontres ». L’événement s’est déroulé sans encombres, sans être extraordinaire non plus. Une sortie normale, sans grand intérêt. Ayant quitté les lieux avec une sensation vague et assez désagréable, j’étais même plutôt contente de partir. Ce qui s’est déroulé ensuite, une fois de retour chez moi, par contre, à relever mon attention. J’avais un peu faim et je n’avais pas pris mon repas de midi sur place pour être libre de partir plus tôt, je le pris donc en rentrant. Puis, moins d’une heure après, la sensation de faim est revenue, accompagnée cette fois-ci, d’une envie de sucré. J’ai donc pris un fruit. Une heure plus tard, l’envie de grignotages sucrés est revenue. Dubitative, je prends un carré de chocolat noir. Et là, environ 30 minutes plus tard, l’envie revient … encore … N’ayant pas un tempérament aimant grignoter à la base (soit je m’installe pour manger, soit je ne mange pas), j’y vois une super occasion de mettre en lumière un schéma inconscient qui m’incite à manger sucré et de stopper ma faim émotionnelle.

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Identifier les causes de la faim émotionnelle

Hop hop hop, cette fois-ci, je ne mange rien et je m’installe dans un coin calme et confortable, en silence, munie d’une feuille et d’un stylo. Je coupe toutes les distractions possibles comme le téléphone, skype etc… et je prends quelques minutes pour me détendre, ne penser à rien et à porter mon attention sur ma respiration. Je me centre ensuite sur mes sensations, mes émotions, mon état intérieur et je reporte mon attention sur cette envie soudaine de sucré. Je pars du principe que quelque chose, au cours de la sortie a enclenché le « bouton sucre » sans que je m’en aperçoives. J’essaie d’être dans une attitude d’écoute de ce qui vient : des images qui se présentent à moi, des souvenirs anciens ou récents qui peuvent remontés,… Si je constate que je commence à trop « mentaliser » le processus, je me recentre sur ma respiration. Et là, deux informations intéressantes viennent. Je les note. La première est la sensation que le sucre est là pour me servir de « baume protecteur » et apaisant entre l’autre et moi (comme le stick à lèvres contre le froid et les gerçures en hiver, à ce moment là, j’ai réellement cette image en tête). Je vais plus loin et je m’aperçois que ce n’est pas n’importe quel « autre » que j’essaie d’isoler, mais plutôt des hommes. Je me rappelle également que j’ai pris du poids de façon notable ( entre 2 et 5 kg) dans la majorité de mes relations de couple mais pas toutes, poids que je perdais naturellement après la rupture.

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Je me pose donc la question suivante : Que se passe-t-il dans ces situations qui déclenche le besoin de manger sucré ? A ce moment là, je deviens plus active dans la réflexion, en veillant à rester centrer en permanence sur ma respiration et sur mes émotions qui seront les meilleures indications pour savoir si j’approche d’un schéma inconscient actif ou non. Je recherche donc des points communs entre toutes les relations dans lesquelles j’ai pris du poids et la sortie du jour. Je m’aperçois qu’à chaque fois, j’ai eu cette sensation d’étouffer, de me sentir à l’étroit parce que je jouais un rôle qui n’étaient pas moi : pendant la sortie parce que je refusai de répondre à des questions que je trouvais trop personnelles à des inconnus, et pendant mes anciennes relations incriminées parce que j’étais convaincue (à tort ou à raison) que la personne que je fréquentais ne m’accepterait pas si j’étais moi-même. Je tiens donc un bout de piste intéressant et je décide d’aller plus loin.

Aller jusqu’au bout de la réflexion pour désamorcer les mécanismes qui enclenchent la faim émotionnelle

Je pars sur cette sensation de me sentir à l’étroit et d’étouffer lorsque je joue un rôle et cette sensation que le sucre incarne un « baume protecteur ». De quoi le sucre essaie t il vraiment de me protéger ? Bien sûr, je personnifie le sucre, mais ce n’est pas lui qui essaie ici. Il s’agit en réalité de l’inconscient qui élabore une stratégie à travers l’emploi du  goût sucré. Je m’interroge. Est-ce le fait de jouer un rôle qui me blesse, m’enferme et créé cette envie de sucré ou bien le rôle est déjà un premier mécanisme de défense inconscient, imparfait, avec des failles, et le sucre se veut réparateur de ces failles ? Ce sont les questions qui me sont venues spontanément ce jour là. Avec le recul, le terrain d’exploration pourrait être bien plus vaste, mais je souhaite seulement ici te retranscrire ce que j’ai vécu, conscientisé et comment cela s’est déroulé. Les deux questions présentes déjà de l’intérêt et je constate qu’émotionnellement, je réagis beaucoup à la première. Je me détends, me recentre à nouveau pour les laisser placer et lâcher prise. Puis, je m’interroge sur la notion de jouer un rôle. En quoi cela me blesse-t il et me donne la sensation d’étouffer et d’être à l’étroit ?

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Tout d’abord, j’ai longtemps milité contre les mensonges, l’hypocrisie et les faux semblants. J’ai beaucoup lutté pour être intègre, intègre avec moi-même et également intègre dans ma relation à l’autre. Je m’aperçois que jouer un rôle va donc à l’encontre d’une de mes valeurs fondamentales, l’intégrité. Je conscientise que cette sortie à donc gérer un conflit en moi entre ma fidélité à une de mes valeurs et ma nécessité de jouer un rôle « défensif » puisque je ne souhaitai pas répondre à tout et que certaines conversations me semblaient trop intrusives. J’ai donc, sur le moment, érigé une image, un paraître qui n’était pas moi parce que cela me semblait être le meilleur choix à disposition. Au moment même où je mets en lumière ce conflit, je ressens comme un immense soulagement, comme un ballon trop gonflé que l’on dégonfle soudainement. Je me rends compte de l’intensité de l’émotion libérée et de l’importance de la culpabilité inconsciente qui m’occupait. Peut être ne me pardonnais je pas de ne pas faire honneur à mes préceptes, mes valeurs ? Peut être ne me jugeais-je pas quelqu’un de digne car je dérogeais à mes principes ? J’ai ensuite travaillé sur la tolérance : celle de pouvoir, dans certaines situations et contextes pertinents, devenir plus souple de comportement sans renier ce que je suis afin que ce conflit interne n’ait plus lieu d’être. Suite à ce travail intérieur, ma faim émotionnelle s’est stoppée nette et n’a, pour l’instant, pas refait surface.

 

4 thoughts on “Comment j’ai stoppé ma faim émotionnelle

  1. VeroniqueC says:

    Très bonne analyse. En effet, l’explication de certaines compulsions se cache parfois dans l’inconscient.

  2. Virgile says:

    Bien dit! quand je lis cet article cela me donne envie de lire mon livre liberez vous des kg emotionnels.
    Mais comme tu dis il faut se poser les questions, mais la réponse n’apparait pas comme par magie, il faut creuser et creuse…

    Pas simple la lutte contre ses « démons » intérieurs

  3. carolineamine says:

    Article très juste. Il n’est pas du tout évident de distinguer la faim émotionnelle de la faim physiologique… Petit détail (c’est mon côté perfectionniste peut-être…désolée) : quand tu écris « mon étant intérieur », je suppose que tu veux dire « état »?

    • Aby says:

      Bonjour,
      Merci pour ce retour, et effectivement, une faute s’est glissée. Je corrige ça de suite 🙂

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