Aujourd’hui, je reviens avec un article un peu atypique. J’ai décidé de te présenter quelques extraits de mon journal. Je tiens ce journal depuis de nombreux mois maintenant. J’y écris toutes mes réflexions, mes observations à propos des faims émotionnelles, du rapport au corps, etc. Bref, tout ce qui pourrait avoir un lien direct ou non avec mon poids, d’où ce titre « pourquoi je suis grosse ? »
Je t’avais déjà fait part de quelques-unes de mes réflexions personnelles dans mon article sur les étiquettes psychologiques auxquelles on adhérait malgré soi. Sauf que j’ai dû couper court à plein de choses que je voulais aborder.
L’aspect psychologique dans le rapport au corps et au poids est très vaste. Impossible donc de tout traiter dans un seul article (et même dans une poignée d’articles, je pense qu’il faudrait une encyclopédie dédiée). Alors une partie de mes notes que je voulais te partager sont restées au chaud dans mon carnet, en attendant d’être publiées.
Les questions que je me suis posée pour comprendre mon « pourquoi je suis grosse »
Ces notes, ce sont surtout des questions. Elles ont émergé petit à petit, en observant mon comportement alimentaire et en observant les pensées que j’avais à propos de mon corps.
Et si ces questions m’ont permis de faire quelques pas en avant, est-ce qu’elles pourraient te permettre d’avoir un déclic ? D’avancer à ton tour ?
Ici, nous sommes dans l’exploration et dans l’expérimentation. C’est le moment d’ouvrir un dialogue avec nous-mêmes, de changer d’angle de vue, ou, du moins, d’essayer.
Ici, je n’ai pas la prétention d’établir une vérité absolue. Je ne te garantis pas une méthode miracle ni une recette magique. Je te présente une partie des questions que je me suis posées. Celles qui m’ont permis de faire un pas en avant.
Cet article doit donc être considéré comme tel : un simple partage d’un cheminement personnel encore en cours de maturation. Libre à toi de te lancer ou non dans ce même exercice. Tu es libre également d’ajouter des questions si elles émergent spontanément. (Je serai ravie de les découvrir en commentaire).
Identifier ce que nous nourrissons lorsque nous mangeons
Quel besoin intérieur je nourris lorsque je mange ?
Qu’est ce que je veux cacher sous mes kilos et qui m’empêche de maigrir naturellement ?
Mes échecs passés ? La honte et la culpabilité de ne pas savoir faire face aux situations ? De me sentir « différente » des autres ? De ne pas réussir à trouver « ma place » ?
Se défaire d’un passé trop encombrant qui nous pèse
Quels sont les événements marquants auxquels je pense ? Quelles émotions montent encore en moi lorsque j’y repense ?
Les émotions sont-elles fortes ? Que puis je aujourd’hui entreprendre qui me permettrait de tourner la page et de lâcher prise ?
Et si je devais mettre en parallèle ma courbe de poids et ces événements passés, y trouverais-je des concordances ?
Et si mon corps matérialisait tout simplement dans ma graisse les bagages émotionnels que je me refuse à lâcher ?
Et si en réalité, je ne voulais pas maigrir ?
Maigrir, c’est se priver, et souffrir (FAUX)
Lorsque l’on a un (long) parcours habité par les régimes en tout genre, maigrir est associé à un cheminement douloureux : faim, frustrations, privations, échecs, etc.
Aussi, entreprendre à nouveau une démarche d’amincissement est souvent teinté par les spectres de nos expériences passées. Mais pas que ! Il faut compter également avec de fausses croyances, les clichés et des pressions sociales diverses (amis, famille, médecins, etc.). Et cela perdure tant que l’on n’expérimente pas le contraire et que nous nous répétons qu’il nous est impossible de perdre du poids dans le plaisir.
Quelles sont mes véritables raisons pour lesquelles je veux être mince ?
Quelles émotions mets-je dans la minceur ? Sont-elles toutes positives ?
Si, au final, j’y mets également du négatif, il est normal que mon inconscient m’évite d’être mince. En effet, si j’ai des peurs, des croyances ou des jugements négatifs sur le fait d’être mince, alors, mon instinct de survie va m’éloigner de cette minceur et va tout faire pour maintenir mon poids actuel (y compris en déclenchant des signaux de faims, des compulsions alimentaires , etc.).
Et si je devais dresser une liste des inconvénients au fait d’être mince, qu’est ce que j’y écrirai ?
Maigrir, c’est accepter de quitter ce manteau émotionnel qui nous encombre au quotidien.
Lorsque je m’imagine mince, je vois une femme mentalement forte et affirmée, qui assume avec fierté ses différences. « La norme ? Je m’en balance si cela doit m’enfermer dans quelque chose qui n’est pas moi, et qui me fait souffrir. »
Voilà tout ce que je mets dans la minceur. Sauf qu’aujourd’hui, j’en suis mentalement assez loin. Maigrir revient donc à assumer, ) être affirmée, à faire preuve d’assurance et de détermination. Cette maturation je ne l’ai pas encore faite.
Et lorsque j’ai la sensation d’étouffer, de ne plus avoir d’espace à moi, d’être envahie, plutôt que de poser mes limites, je mange.
Se dire qu’il serait plus sain de m’affirmer, de communiquer sur mes besoins, savoir dire stop à ceux qu’on aime…. Tout ça, ça peut faire peur. La peur d’être rejeté, d’être jugé ou critiqué, la peur de ne pas être à la hauteur ou tout simplement de ne pas savoir comment faire aussi. En tout cas, moi, c’est ce que je ressens. Oui, j’ai peur, peur d’aller vers cette affirmation de moi-même et donc vers la minceur, vers mon moi mince idéalisé. Cela explique en partie pourquoi je suis grosse, ou du moins, pas aussi mince que je le voudrais.
Voilà comment s’installe un cercle vicieux :
À chaque fois que j’ai cette peur, je peux choisir :
- soit faire un pas vers elle, et essayer de la traverser et de tenter de m’affirmer ;
- soit choisir le non-choix, celui de ne rien faire, de me taire, et de me réfugier dans la nourriture. Car oui, une part de ce que je mange, je le mange pour m’y réfugier, me mettre à l’abri, me protéger.
Faire cette pause nourriture, c’est également pour moi le moyen que j’ai élaboré depuis des années pour tout remettre à zéro. Pour ne plus me sentir oppressé, pour « reset » et continuer… jusqu’à la prochaine fois. Sauf qu’en cyclant comme cela, sans rien mettre en œuvre ni me confronter à mes peurs, rien n’évolue.
Et toi, quel choix vas-tu choisir de faire aujourd’hui ?
L’avenir n’est qu’un prolongement du présent. Quel présent choisis-tu de te construire aujourd’hui ?
Toi aussi, essaie de répondre à ses questions avec sincérité. Certaines sont plus difficiles que d’autres.
Parfois, elles restent sans réponse pendant des semaines. Et puis un beau jour, ça fait « tilt » et on découvre quelque chose d’intéressant. On a réussi à extraire un petit fragment d’une vérité, et on creuse dans cette direction pour découvrir le reste.
Parfois, cela ne mène à rien, et parfois, on a l’impression d’avoir crevé un abcès purulent qui nous pourrissait depuis très longtemps. Et on se sent soulagé, prêt à passer à autre chose. Ce jeu de piste fait partie de l’aventure. Une aventure vers nous-mêmes, vers notre réconciliation intérieure.
Ces questions t’ont-elles permis d’avancer ? D’y voir plus clair dans ta relation à ton poids ? J’aimerais beaucoup avoir ton retour en commentaire.
toujours aussi bien tes articles merci Abby
Merci❤️