Marina, naturopathe, me parle de sa vision sur la perte de poids

Aujourd’hui, je suis accompagnée de Marina Colin, naturopathe, qui va me parler de sa vision de la perte de poids et de la relation à la nourriture. Tu peux retrouver la totalité de l’interview au format audio, ci-dessus. Clique sur le bouton play du lecteur situé au dessus pour l’écouter directement ou fais un clic droit ici pour le télécharger (et l’écouter plus tard sur ton smartphone par exemple).

Aby : Marina, bonjour !

Marina : Bonjour Aby !

Aby : Tu es naturopathe et tu organises régulièrement des ateliers culinaires pour adultes et pour enfants autour de la nutrition santé, de l’addiction au sucre, de comment rester en forme et de la cuisine sans gluten, c’est ça ?

Marina : Tout à fait ! Je me sers des outils de la naturopathie pour mettre en place ces ateliers. Nous sommes ici sur un système de santé global car notre alimentation au quotidien a une grande incidence sur notre santé.

Aby : Tu es également en train de créer un projet en collaboration avec une coach sur le thème de la perte de poids, sans régime restrictif. Peux tu m’en dire plus ?

Marina : Oui. Je suis associée avec une coach et nous sommes en train de monter un programme pour la perte de poids, en séances collectives. Ma collaboratrice accompagnera en coaching. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit de travailler tout d’abord sur la motivation, l’identification des blocages pour pouvoir agir dessus ainsi que la visualisation. Et de mon côté, je vais apporter le volet nutrition : informations sur l’alimentation, les associations alimentaires, un peu de chrono nutrition. Je vais également insister sur la qualité de ce qu’on mange et la saisonnalité. En résumé, donner des outils pour pouvoir manger au quotidien sans être perdu ni frustré, sans devoir compter ou peser ce que l’on mange. Il s’agit vraiment d’être dans le plaisir, ce qui est ma clé de voûte de tout ce que je peux faire (ateliers, conférences, consultations, …) Le plaisir de passer à table est primordial !

Aby : Donc tu proposes, avec ta collaboratrice, à la fois un accompagnement en coaching personnel et en éducation alimentaire pour pouvoir arriver à la perte de poids désirée. En quoi, pour toi, la combinaison des deux approches est une nécessité ?

Ma relation a la nourriture a egalement fait evoluer ma relation avec moi memeMarina : Si on s’occupe juste de la nutrition, ce que propose des dizaines de magazines féminins au printemps, il s’agit en réalité d’appliquer un mode alimentaire qui est le même pour tous (ce qui déjà ne convient absolument pas et ce que je ne fais pas en naturopathie car je pars d’un bilan de vitalité individualisé pour proposer ensuite un programme alimentaire très personnalisé). Si on ne s’occupe que de l’aspect alimentaire, qualité alimentaire, nutrition, … la personne va des retrouver avec un programme à appliquer au quotidien sans travailler sur sa propre motivation. Du coup, cela va fonctionner un certain temps, mais si elle n’a pas compris comment elle mange, quelles sont les origines de ses pulsions alimentaires, sur quel mode elle mange (en faisant autre chose par exemple), cela ne suffira pas. Elle va adapter le programme pendant un certain temps selon le contrôle de la personne, mais lorsqu’elle va sortir de ce contrôle, cela sera l’explosion, et qui mènera à une forte reprise de poids. Il est vraiment intéressant de comprendre sur quel schéma je mange, adopter les habitudes alimentaires qui me conviennent, et être en conscience de ce que je mange.

Aby : Donc nous sommes à la fois sur un questionnement intérieur de ses habitudes mais également de son affect et également sur une éducation alimentaire où l’on va donner des bases saines qui sont propres à l’individu pour permettre de construire une alimentation équilibrée sur le long terme.

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Marina : C’est tout à fait ça. Chacun à une histoire avec son alimentation. Cela met en éveil certaines émotions en lien avec notre enfance, notre image, et c’est sur quoi va travailler le coaching.

Aby : Peux tu donner des conseils pratiques et concrets que l’on peut facilement mettre en place au quotidien pour commencer à s’initier à cette pratique là à la maison ?

Marina : Déjà, ce que je conseillerai c’est d’éloigner toutes sources de conflits et de distractions au moment où l’on passe à table. Eviter de regarder les infos quand on mange par exemple, et être vraiment dans la conscience, dans l’instant présent à ce que je mange et à la manière dont je le mange : si je mange vite, si j’avale mes bouchées tout rond,… Il s’agit de vraiment prendre le temps de manger et de déconnecter tous les appareils que l’on peut avoir autour de soi pour manger en mangeant ! (et non en téléphonant, en lisant ses mails, …). Déjà, en faisant ça, on va constater que la satiété arrive plus vite ! Pour moi, c’est la base de tout.

Aby : Quand on devient conscient de la manière dont on mange, certains jours on va pouvoir se poser et manger tranquillement, et d’autres où l’on va s’apercevoir que l’on arrive pas à se contrôler, où l’on va mâcher plus vite malgré nous. Cela peut être révélateur de notre état du moment et dont on n’avait pas conscience.

Marina : Oui, tout à fait. Là encore, il peut avoir une émotion qui vient prendre le dessus mais si en essaie de se mettre dans ce système de prise de conscience on peut justement voir l’émotion qui arrive. Et puis, si on arrive pas à prendre le temps ce jour là, on ne le fait pas, c’est pas grave du moment que l’on accueille ça en conscience. Tout ce dont on a pas conscience, on ne peut pas agir dessus. Donc la prise de conscience, pour moi, est primordiale. Petit conseil supplémentaire : avant de démarrer un programme de coaching alimentaire, il est intéressant de noter, sur une semaine, tout ce que l’on va manger, jusqu’à la moindre amande. Tout noter, ce que l’on boit, ce que l’on mange, sur quelques jours – pas plus – pour être dans la conscience de ce que je mange.

Aby : Le carnet doit servir d’outil de révélation et non d’outil de culpabilisation ?

Marina : Surtout pas ! La culpabilité est vraiment à éloigner totalement de notre alimentation. Même si un jour on fait n’importe quoi, ce n’est pas grave, on fera mieux ensuite. Peut être que l’on a répondu à un manque, à une émotion, mais il ne s’agit absolument pas de faire rentrer la culpabilité dans notre alimentation. C’est stérile et cela nous empêche d’avancer !

Aby : Tu parles d’éducation alimentaire et non pas de régimes. Quel est ton positionnement professionnel sur les régimes ?

perdre du poids rapidement favorise les carences et les frustrationsMarina : Je suis contre les régimes ! Pendant un régime, il s’agit de mettre en place une restriction alimentaire pendant un laps de temps donné. Tant que l’on est dans le contrôle, tout va bien. On commence à perdre du poids, ou pas, car l’on peut aussi se programmer inconsciemment à ne pas perdre de poids. Comme je l’ai lu sur ton blog, ce qui est très juste, on peut aussi s’affamer pendant des jours et des jours sans perdre de poids parce que le poids que l’on a est là pour protéger quelque chose, nous sert de barrière ou peut être un repère, d’où l’intérêt de travailler sur les blocages. Et le régime ne suffit absolument pas. Donc le régime avec restrictions alimentaires, c’est possible que ça marche, mais il y a tellement de frustrations. Le jour où on arrête le régime, on n’aura pas changer d’habitudes alimentaires, on va se remettre à manger comme avant et reprendre en général plus de poids que ce que l’on avait au départ. Puisque l’on aura changer notre métabolisme pendant toute la période du régime et on lui a enseigné à stocker, du coup, le jour où on fait un écart et que l’on remange un peut n’importe quoi l’organisme va continuer de stocker davantage et à moins « brûler », d’où l’effet yo-yo des régimes. Et puis cette frustration n’est vraiment pas bonne au quotidien. Je suis convaincue que le plaisir de se préparer un repas sain et gourmand, et le plaisir de passer à table doit être permanent. Qui dit régime dit frustrations, échecs, baisse de l’estime de soi, culpabilité. Dans la démarche du changement alimentaire en profondeur, avec la conscience qui va avec, il s’agit d’associer à la fois le contrôle et le lâcher prise. On peut passer de l’un à l’autre en étant en conscience et pour moi, cela ne pose pas de soucis. Ce qui est important c’est de garder le plaisir et le sourire intérieur quand je mange.

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Aby : Ce qu’on perd en faisant des régimes et en se privant. Pour avoir explorer les deux aspects, les régimes et le fait de maigrir sans régime, les régimes m’éloignent de moi-même. Tandis que dans cette démarche de perte de poids sans frustrations, en mangeant de tout et en m’écoutant, j’ai l’impression de me rapprocher de moi-même.

Marina : C’est tout à fait ça. Le régime, en fait, il s’agit d’appliquer un programme qui n’a pas, en général, était conçu pour vous, se forcer à l’appliquer, et du coup, être dans un contrôle total. Cela peut devenir une obsession ! Alors que changer d’habitudes alimentaires, cela se fait sur le long terme et cela peut inclure une religieuse au chocolat du moment où je prends plaisir à la savourer, que je vais m’installer à table, et mettre ma religieuse dans une jolie assiette, me servir une infusion à côté et prendre 10 minutes pour manger ma religieuse et la laisser fondre en bouche et en garder toutes les saveurs. Elle me fera moins de mal que quelque chose que j’avale sans plaisir, dans la frustration et dans le comptage des calories… L’intention que l’on met lorsque l’on mange est primordiale !

Aby : Et pour finir, quand on se décide de perdre du poids sans ce côté régime mais à travers une remise en question des habitudes de vie et de soi, dans quoi on s’engage concrètement ? Car beaucoup de choses vont évoluer. Moi-même je ne soupconnais pas qu’autant de choses changent dans ma vie. On signe un contrat avec soi-même. Quelles sont les conséquences de tout ça selon toi ?

Marina : Je pense qu’il faut être prêt au changement et à de la nouveauté. On va laisser de côté tous les vieux schémas, les vieux codes et il s’agit d’un changement en profondeur. Cela peut être un changement de vie général parce que cela va être un autre rapport à la nourriture et un autre rapport à soi. C’est accepter de se voir différemment, et là, la visualisation peut être un outil important. Apprendre à prendre soin de son corps, et apprendre à prendre soin de soi de manière globale. C’est là que va se faire le changement. Je vais apprendre à m’écouter, entendre ce qui est juste pour moi et développer une intériorité nouvelle et mon rapport à soi va être différent et il faut être prêt pour se changement.

Aby : C’est presque une auto thérapie finalement.

Marina : Oui, c’est un chemin très personnel.

Merci à Marina Colin pour avoir accepter de répondre à mes questions. Pour en savoir plus sur ses ateliers (dates, thèmes) : My Care – Toulouse

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