Et si votre relation à la nourriture vous permettait de mieux vous connaître ?
Arrêter les restrictions et le contrôle alimentaire et une des étapes clés pour se réconcilier avec son corps et la nourriture. C’est donc pour cela que je te présente aujourd’hui un des livres les plus emblématiques sur le sujet : Stop au contrôle !
- Le contrôle, quesako ?
Tout d’abord, soyons clairs sur un point qui me paraît important. J’entends souvent dire « oui, mais si j’arrête de surveiller ce que je mange, je n’ai plus de barrière. Quand on ne se contrôle pas, on fait n’importe quoi, on a plus de limites. » C’est une erreur de penser comme cela. Arrêter de se contrôler ne veut pas dire se laisser aller. Il s’agit d’une démarche où l’on abolit sa prison intérieure pour apprendre à s’aimer et se traiter avec respect. Nous sommes donc loin du simple laisser-aller ou je-m’en-foutisme ou du « no-limit » qui transforme notre corps en poubelle. Oui, la nuance peut être difficile à saisir. Tout réside dans ce point : se respecter et respecter son corps. Ainsi, se remplir à outrance sans écouter ses besoins est un comportement différent de celui dont on parle ici en évoquant de cesser de se contrôler.
Stop au contrôle, les promesses de l’auteur
Stop au contrôle de Lise Bourbeau est un ouvrage centré sur le contrôle alimentaire et l’aborde d’une façon globale, voir holistique. En effet, le contrôle alimentaire que l’on exerce n’est qu’une manifestation du contrôle dont on fait preuve au quotidien. Pour le lâcher, il faut donc s’attaquer au cœur du problème : nos blessures émotionnelles qui ont généré ce comportement.
Les objectifs de Lise Bourbeau dans son ouvrage « Stop au contrôle » sont les suivants :
- nous faire découvrir à quel point nous nous contrôlons sans le savoir
- devenir plus conscient dans notre relation à la nourriture
- faire le lien entre vécu émotionnel, mental, spirituel et alimentation
- reconnaître les blessures émotionnelles qui perturbent la relation à la nourriture
- développer l’écoute de ses besoins corporels
- apprendre à être plus tolérant et à s’accepter
Mais avant toute chose, je vais faire un petit aparté sur ces fameuses blessures émotionnelles dont parle l’auteure. En effet, il me paraît très difficile de parler de « Stop au contrôle » sans se référer à un des précédents ouvrages de l’auteur « les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même ». Lise Bourbeau elle-même y fait de très nombreuses fois référence au fil des pages.
Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même de Lise Bourbeau
Selon Lise Bourbeau, il y a « seulement » 5 grandes blessures émotionnelles
- le rejet
- la trahison
- l’humiliation
- l’injustice
- l’abandon
Ces blessures se forment au cours de l’enfance. Chacun de nous avons une ou deux blessures prédominantes et nous érigeons des « masques » comportementaux pour tenter étouffer la souffrance qui en découle. Dans son livre les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, Lise Bourbeau dresse une description complète des blessures et des masques que nous portons en réaction : caractère, attitudes, préférences, vocabulaire employé, morphologie…
Dans le livre Stop au contrôle, Lise Bourbeau traite du contrôle et du rapport avec l’alimentation en fonction des blessures qui sont les nôtres. On peut donc voir ce livre comme une suite des 5 blessures qui empêchent d’être soi-même ; une suite entièrement dédiée à la relation avec la nourriture. Un point négatif quand même : aucun rappel des 5 blessures n’est présent dans stop au contrôle et cela m’a cruellement manqué pendant sa lecture. Si tu souhaites lire Stop au contrôle, je te recommande vivement de lire d’abord « les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même » ou encore « la guérison des 5 blessures » de Lise Bourbeau.
Quel est le lien entre les 5 blessures et notre façon de s’alimenter ?
Selon Lise Bourbeau, notre façon de s’alimenter est en lien direct avec nos blessures émotionnelles. Ainsi, les personnes souffrant majoritairement de la blessure de :
- Rejet auront du mal à prendre du poids, car elles ont peur de « prendre de la place » et préféreraient disparaître, vivre dans leur mental plutôt que d’occuper pleinement leur corps,
- Abandon : auront la sensation de manquer d’attention et d’amour, de n’en recevoir jamais suffisamment. Elles peuvent donc manger en grande quantité sans que cela soit suffisant pour prendre du poids
- Humiliation se sentent « trop » : trop sale, trop gourmand, trop gros…et ont une grande culpabilité vis-à-vis d’eux-mêmes et de leur rapport au corps. Ce schéma du « trop » est propice à la prise de poids.
- Trahison cherche à s’affirmer en bravant les interdits alimentaires dès que l’autorité qui exerce le contrôle (parents, médecins, etc.) a « le dos tourné ». C’est dans cette « désobéissance » que l’individu reconnaît sa propre valeur. L’adulte peut donc « compenser » en consommant beaucoup (trop) d’aliments qui étaient interdits pendant l’enfance, sans écouter les signaux de satiété (et vont donc manger en trop grande quantité et grossir.
- Injustice : « je ne dois pas tricher, je dois faire preuve de perfection en toute circonstance« . Les personnes souffrant principalement de cette blessure auront un contrôle exemplaire sur leur corps et leur apparence. Les prises de poids seront minimes et progressives au fil des années au fur et à mesure que leur métabolisme s’habituera aux régimes et privations excessives.
Je ne saurais dire si ces comportements types sont pertinents ou non. Je pense qu’il est difficile et complexe de vouloir établir des généralités. As-tu déjà lu le livre « stop au contrôle » ou encore les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même ? La description du rapport à l’alimentation et les traits morphologiques qui en découlent sont-ils justes pour toi ? Écris-moi ton avis en commentaire, cela m’intéresse d’en découvrir davantage à ce sujet.
Le lien entre ma blessure émotionnelle et ma façon de m’alimenter
Même si je ne peux pas juger de la pertinence des propos de l’auteur à grande échelle, ce point du livre m’a interpellé. En effet, la description du comportement alimentaire en lien avec la blessure de trahison met en lumière un raisonnement que je soupçonnais, mais que je n’arrivais pas à définir clairement. Pendant mon enfance, ma mère était extrêmement stricte vis-à-vis de l’alimentation : zéro soda, zéro friture, zéro bonbon, zéro desserts maison ou pâtisseries et des gâteaux (industriels) au compte-goutte. Son contrôle était plus qu’excessif. Or, tout au long de mon questionnement dans mon rapport à la nourriture, j’ai pu cerner que les fritures, les burgers, et les desserts étaient des piliers dont je ne pouvais pas me passer. En effet, au-delà du goût et du plaisir alimentaire, ils symbolisaient également des valeurs positives (comme la liberté, celle de manger ce que je veux, librement, loin de la tyrannie alimentaire que j’ai pu subir plus jeune). En manger régulièrement ne m’a pas empêché de maigrir puisque la clé de ma philosophie est de se faire plaisir, de manger à sa faim. Toutefois, je reste interpellée par une telle charge émotionnelle autour de ces aliments. Aujourd’hui, je me demande encore si cette attirance n’est pas une tentative de m’affirmer vis-à-vis de ma mère comme le suggère Lise Bourbeau dans la partie du livre Stop au contrôle consacrée à la blessure de trahison.
La mère, au cœur de notre relation avec la nourriture
Tout au long de l’ouvrage, Lise Bourbeau évoque le lien entre la nourriture et la mère. Celui-ci est d’ailleurs davantage abordé dans les paragraphes parlant des troubles alimentaires : anorexie, boulimie, hyperphagie… J’ai trouvé ce passage passionnant et très révélateur. La lecture de ces pages m’a fait prendre conscience que ma relation avec ma mère était plus en souffrance que ce que je ne l’aurais cru et que cela m’affecte encore aujourd’hui. Je trouve également intéressant qu’une auteure traite du sujet avec une approche différente et simple.
Enfin, d’autres pages sont consacrées à des petites problématiques de la vie courante où l’auteur apporte ses réflexions personnelles parfois enrichies d’exemples qu’elle a pu observer comme :
- la peur d’avoir faim
- se forcer à manger ce que nous n’aimons pas
- la balance
- les conflits à table
Pour ces derniers, l’auteure ne rentre pas en profondeur dans les sujets abordés. Elle ouvre la voie à l’aide de ses réflexions personnelles nourries de quelques exemples et invite le lecteur a trouver ses propres réponses en se connectant à lui-même, en s’écoutant, et en expérimentant.
Stop au contrôle, en bref
- simple et rapide à lire
- offre des pistes de réflexion intéressantes sur les comportements alimentaires
- un angle d’approche assez holistique et spirituel
- ne traite pas uniquement du contrôle, mais de la relation à la nourriture en général
- se disperse parfois par moment
- aborde pêle-mêle tout ce qui toute au lien émotion & alimentation
Mon avis sur Stop au contrôle de Lise Bourbeau
Ayant déjà lu et apprécié « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même » ainsi que « la guérison des 5 blessures » du même auteur, j’attendais beaucoup de ce livre axé sur l’alimentation, peut être un peu trop.
J’ai fait de très belles découvertes qui m’ont permis de mettre des mots sur des comportements alimentaires dont j’étais témoin, mais qu’il m’était impossible d’expliquer. Stop au contrôle m’a donc permis d’en trouver les raisons, ce qui est une grande avancée.
D’un autre côté, je regrette que la lecture de ce livre seul ne suffise pas. En effet, pour mieux comprendre certains passages, j’ai dû faire des aller-retour entre les précédents ouvrages cités. L’information était incomplète et de mon point de vue, l’auteure s’attend trop à ce que nous ayons déjà lu ses autres livres. Il s’agit donc d’une suite qui n’est pas vraiment présentée comme telle sur la couverture.
Une suite peut-être, mais qui vaut le détour !
Le livre traite bien plus que du simple contrôle alimentaire basique comme on l’entend ou le pense souvent. Il s’agit d’une façon de réagir bien plus large, en réaction des blessures émotionnelles. Ainsi, nous plongeons au coeur de nos émotions, des schémas réactionnels enclenchés pour nous protéger, à la relation avec notre mère pour observer comment tout cela orchestre nos prises alimentaires.
La vision de l’auteur est toujours très holistique. Pourtant, que l’on y adhère ou non, la lecture de l’ouvrage recèle quelques points intéressants dont il serait dommage de passer à côté, notamment si la notion d’âme et de réincarnation (entre autres) te pose problème. Il appartient donc au lecteur de savoir faire le tri et de retenir ce qui lui permettra d’avancer dans sa propre relation au contrôle.
- Les 3 livres cités dans cet article :
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